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Crémone, 6 janvier 1517
Odet
de Foix aux Huit de pratique
Très chers et grans amys, nous avons receu vos lectres du xiie
du moys passé, avecques intervalles de quelque temps, responsifves
à celles que nous vous avions escriptes. Lesquelles considérées,
croyons que vostre vollenté soit bonne envers le Roy, combien que,
en cette guerre de Millan, les démonstrations ayent esté
d’autre sorte: ce que nous pensons estre procédé plus
pour obéyr le Pape Léon que par vostre naturelle disposition.
Et, quant au record que vous faictes comme vostre République a
receu tant de bienfaictz et comoditez de la Couronne de France, et pareillement
que vostre Cité a faict le semblable envers icelle Couronne, nous
le confessons et acceptons; ayant néantmoins considération
de la différence qui est de ladite Couronne à icelle République.
Par quoy, estant disposé de faire tous bons offices envers le Roi
pour le tenir bien édiffié de vostre République,
ainsi que vous nous requérez, nous vous disons que nous ne sommes
pour faillir à faire tel office, pourveu que pour l’advenir
les effects laissent tesmoignage de vostre bonne volunté envers
le Roy. Par les effects contraires,vous ne pourriez plus trouver lieu
d’excuse, et nous osteriez toutes occasions de faire pour vous les
ditz bons offices. Très chers et grans amys, Nostre Seigneur vous
ayt en sa garde.
Le comte de Foix et de Comminge, seigneur de Lautrec,
gouverneur de Guienne et Heutenant général du Roy en Italye.
Odet de Foyx
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